La crise sociale persiste au sein de Brussels Airlines. Elle est marquée par une menace permanente de grève de certains membres du personnel de cabine, dont des pilotes et des employés des opérations au sol. Une crise qui fait peser la menace de « sérieuses perturbations » sur son réseau de vols, notamment ceux en provenance ou à destination de l’Afrique et donc, éventuellement du Cameroun. Avec l’importance stratégique de ses liaisons vers le continent, en particulier les destinations camerounaises de Douala et Yaoundé, toute interruption ou réduction significative des vols pourrait avoir un impact négatif sur ses résultats financiers.
En effet, Brussels Airlines a clôturé l’année 2022 avec des revenus qui s’élèvent à 1 217 millions d’euros, soit une hausse de 117% par rapport à l’année précédente. Ces performances ont été acquises grâce notamment à son réseau de vols au départ et à destination du continent africain dont le taux d’occupation des sièges a de nouveau atteint le niveau record de 85%. Ainsi, argue un économiste contacté par EcoMatin, pour maintenir la tendance, il est crucial pour cette compagnie, membre du réseau de l’Allemand Lufthansa Group de « résoudre rapidement ces tensions sociales internes afin de maintenir son expansion et son succès dans la région africaine ».
L’Afrique, un moteur pour la croissance de Brussels Airlines
La grogne des personnels de Brussels Airlines vise en effet à dénoncer le non-respect de plusieurs conventions collectives de la part de la direction. Les employés du transporteur belge réclament principalement la revalorisation de leurs conditions de travail et salariales, maintenant que la crise du Covid-19 est passée, et que le trafic aérien a été rétabli presque comme en 2019. Un premier préavis de grève avait été déposé en front commun en novembre 2023 en vue d’un arrêt des activités les 1er, 2 et 3 décembre, mais les négociations entre les deux parties avaient ensuite abouti à un accord de non-grève. Cet accord aurait été obtenu après que la direction de l’entreprise a mis sur la table une proposition comportant des garanties financières et des accords sur les conditions de travail, le repos et la garantie de revenus en cas de maladie.
Cependant, les tensions ne se sont pas calmées, malgré les promesses de l’entreprise qui a réaffirmé sa disponibilité à engager des discussions avec les représentants des personnels. Seulement, la CNE estime que la direction avait tout le temps pour discuter en décembre dernier, et n’en a rien fait. Une grève des pilotes de 24 heures a d’ailleurs eu lieu mi-janvier, sans résultat, souligne le journal belge Le Soir. Une réunion de conciliation était d’ailleurs prévue ce lundi 19 février 2024. Les résolutions de cette concertation restent attendues.
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