Pourtant considéré comme un lieu de privation de liberté, les prisons au Cameroun sont plutôt devenues des lieux où la cybercriminalité foisonne. Ces dernières années, des activités dont l’objectif principal est d’escroquer quelques billets de banque à leurs victimes, en se servant d’un téléphone portable et d’une carte SIM. A travers des offres d’emploi, l’usurpation d’identité, la tromperie, le commerce en ligne, etc., des scammers ont dépouillé des Camerounais.
Comme mode opératoire par exemple en ce qui concerne les arnaques via les comptes mobiles money, le client reçoit un faux message de transfert d’argent, quelques minutes après, il reçoit un coup de fil d’un numéro inconnu qui lui explique avoir déposé de l’argent dans son compte par erreur et ce dernier lui demande de renvoyer le montant qu’il a reçu par erreur. Les clients les moins vigilants tombent dans ce piège et renvoie de l’argent sans avoir vérifié au préalable le montant qui se trouve dans leur compte et c’est plus tard qu’il découvre qu’ils ont été arnaqué.
D’autres envoient un faux message promotionnel aux clients pour gagner des lots et les rappelle plus tard en leur donnant le canevas à suivre, pour gagner son lot. Les clients les moins rusés se retrouvent à faire une transaction dans le compte de leur interlocuteur sans le savoir.
Le témoin d’une arnaque raconte la mésaventure de son ami : « Il s’agit d’un ami qui est entrepreneur. Dans ses recherches sur Facebook, il est tombé sur un monsieur qui parlait de multiplication d’argent. Il disait utiliser des comptes bancaires des personnes décédées. Ce monsieur a demandé à mon ami de mettre 25.000 francs CFA pour gagner 100.000 francs CFA. Ce que mon ami a fait mais sans suite. C’est après qu’il s’est rendu compte qu’il venait d’être arnaqué. »
Ces cyber-criminels n’ont visiblement pas de limites. En 2021, un détenu de la prison centrale de Yaoundé s’était fait passer pour le directeur du cabinet civil à la présidence de la République du Cameroun, depuis la prison centrale de Yaoundé. Il a extorqué de l’argent à certaines hautes personnalités avant d’être démasqué.
Interrogé, Rigobert Kemogne, expert en technologies de l’information, dit que l’une des principales raisons qui rendent possibles ces arnaques, c’est la discrétion dont peuvent jouir les escrocs.
« Plusieurs internautes naviguent sous anonymat ou empruntent des noms de profils différents de leur vrai nom sur les réseaux sociaux. Lorsqu’une arnaque se produit en ligne avec un faux profil ou un utilisateur avec des identifiants masqués, il est difficile de connaître l’auteur de cette opération », indique-t-il.
Bien que des chiffres récents n’existent pas, le rapport 2021 de l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic) relevait déjà que le scamming constitue 61% des actes de cybercriminalité commis dans le cyberespace camerounais.
Essama Aloubou
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