En réponse à l’augmentation des prix des carburants en février 2023, le gouvernement avait ajusté le SMIG pour les agents de l’État et du secteur agricole, ainsi que pour les autres secteurs d’activité. Cependant, malgré une nouvelle hausse des prix à la pompe en février 2024, le Smig est resté maintenu. Lors d’un conciliabule entre le ministre du Travail et les patrons de syndicat le 19 février, un accord n’a pas été trouvé entre les différents parties.
Les raisons d’un désaccord
Certains syndicats, représentés par Pierre Louis Mouangue de la Conférence des syndicats autonomes du Cameroun, demandent une augmentation du SMIG à 100 000 Fcfa et d’autres réformes. Cependant, l’Union générale des travailleurs du Cameroun (Ugtc), dirigée par Isaac Bissala, s’oppose à toute discussion sur un nouveau Smig. Il souligne le besoin de respecter d’abord les Smig précédents et d’analyser les impacts économiques.
« Les déterminants du SMIG ne sont pas encore analysés au regard de la Convention n°131 de l’OIT concernant la fixation des salaires minima (qui en son article 1 stipule que tout membre de l’ L’Organisation internationale du Travail s’engage à établir un système de salaires minima protégé tous les groupes de salariés dont les conditions d’emploi sont telles qu’il serait approprié d’assurer leur protection, Ndlr) ». Par ailleurs dit-il, « nous n’avons pas d’impact sur les entreprises et les conséquences économiques ; nous n’avons pas la situation globale et cas des filières majeures particulièrement impactées ; les Smig de 2014 et de 2023 ne sont toujours pas appliqués dans les branches d’activités ».
Les syndicats remettent en question l’efficacité des mesures gouvernementales visant à garantir le respect du SMIG par les entreprises. Bien que le ministre du Travail et de la sécurité sociale, Grégoire Owona, ait affirmé la disponibilité des mécanismes de contrôle, certains syndicats soulignent que les Smig de 2014 et 2023 ne sont pas encore pleinement appliqués dans toutes les branches d’activité. Ces désaccords persistants malgré les rappels du gouvernement aux employeurs pour qu’ils respectent les dispositions sur le Smig lors des contrôles effectués par l’Inspection du travail.