Lors d’une conférence de presse, tenue ce 15 février, le ministre par intérim des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt), Fuh Calistus Gentry, a annoncé que la 4e Convention internationale des mines et expositions du Cameroun (Cimec) se tiendra du 22 au 24 mai prochain à Yaoundé. « Transition du potentiel géologique à la mise en production des gisements miniers comme moyen de renforcement de la croissance économique dans la sous-région » est le thème central qui sous-tend cette édition du Cimec, qui ambitionne d’être l’un des événements miniers les plus importants de l’Afrique centrale, au même rang que l’Africa Mining Indaba, la plus grande conférence minière du continent et le PDAC (Prospectors and Developers Association of Canada) de Toronto, la première convention mondiale sur l’exploration et l’exploitation minières. Le membre du gouvernement explique d’ailleurs que le Cimec, autrefois intitulé Conférence internationale des mines et exhibition du Cameroun, a été rebaptisé dans l’optique de faire du Cameroun « une terre d’accueil et une plateforme d’échanges [et] de négociations de référence internationale dans le secteur minier » dans le but de booster le développement du secteur.
Le Cimec 2024 va se tenir au moment où le Cameroun annonce ses premières exportations de fer. « En effet, au cours de l’année 2023, quatre projets miniers ont effectivement démarré. Il s’agit des projets d’exploitation de fer de Mbalam, de Kribi-Lobe et de Bipindi Grand Zambi, dont les premières productions commerciales sont attendues cette année, et du projet d’exploitation de la petite mine d’or de Colomine déjà en production », a déclaré le membre du gouvernement. Le projet d’exploitation de Mbalam, à cheval entre le Cameroun et le Congo, aurait la capacité de produire annuellement 40 millions de tonnes de minerai de fer sur 12 ans, dans sa première phase de développement. La mine de fer de Lobe-Kribi, dans la région du Sud, a la capacité de soutenir une exploitation sur 25 ans, produisant annuellement 10 millions de tonnes de minerai de fer brut pour 4 millions de tonnes de concentré « à exploiter en fonction de la demande sur le marché », selon les autorités camerounaises. Le gisement de fer de Bipindi Grand Zambi, quant à lui, dispose officiellement de réserves estimées à 1,2 milliard de tonnes.
Selon Fuh Calistus Gentry, le Cimec servira ainsi de prétexte pour présenter « le nouveau statut du Cameroun comme pays producteur minier », en perspective de la livraison des premières tonnes de minerai de fer. Il sera également question, à travers cette grand-messe de la promotion du secteur, de vanter le fort potentiel minier du pays encore sous-exploité, et d’attirer les investissements étrangers directs. À ce titre, le membre du gouvernement a lancé un appel aux institutions financières, aux plateformes boursières, aux banques, aux assureurs et aux avocats « afin qu’ils s’impliquent pleinement à l’industrie minière au Cameroun afin de permettre aux sociétés minières de lever les fonds sur les plateformes financières servant à couvrir les risques encourus ».
Le Cameroun dispose notamment d’importants gisements de minerai de fer, de bauxite, de diamants, de calcaire, de rutile et de cobalt nickel qui, bien gérés, pourraient contribuer à la croissance économique du pays. Malgré ce fort potentiel, la contribution du secteur minier (hors pétrole) dans le PIB du pays reste encore marginale, soit moins de 1%. Par ailleurs, le pays est absent lorsqu’il s’agit d’évoquer les grands États miniers africains. Dans sa vision de développement à long terme (2035), le Cameroun entend d’accéder au rang de pays émergent doté d’un secteur industriel et minier fort.
Patricia Ngo Ngouem
Lire aussi :
24-11-2023-Minerai de fer : les premières exportations du Cameroun annoncées pour décembre 2024