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INTITULE DU PROJET : REFORESTATION ET OPTIMISATION DES STOCKS DE CARBONE A PARTIR DES AGROFORETS DANS LES SAVANES PERI-FORESTIERES DU CENTRE-CAMEROUN
APPEL A CANDIDATURE POUR LE RECRUTEMENT DE 5 ETUDIANTS EN MASTER DANS LE CADRE DU PROGRAMME RESSAC
1. Contexte du projet
La lutte contre le changement climatique causé par les émissions de gaz à effet de serre et la conservation de la biodiversité, sont au centre des préoccupations de la communauté scientifique internationale et des Etats. Selon les rapports du GIEC (2007 et 2019), l’agriculture, les coupes de bois et d’autres types d’utilisation des terres sont responsables de 23% des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine, la déforestation et la dégradation des forêts sont responsables de 17 % des émissions totales. Cependant, les forêts emmagasinent 20 à 50 fois plus de CO2 que n’importe quel autre écosystème, et elles absorbent 50% de carbone de plus que les autres surfaces boisées (WWF, 2012). Le Centre Cameroun est un territoire de mosaïque forêt-savane où, l’on rencontre d’une part des îlots de forêt dense semi-décidue dispersées au sein des savanes arbustives et herbeuses, et d’autres part, des savanes incluses dans le grand bloc forestiers sud. Dans cette vaste zone, les cultures de cacao, de café, de palmier à huile d’une part, et les cultures vivrières pratiquées de manières extensives constituent les principales activités des populations. Les études récentes ont montré que toutes ces formes d’occupation des terres par les mises en valeur agricole contribuent à l’extension des agro forêts en territoire de savane, contrairement à des études antérieures qui soulignaient le rôle des activités agricoles dans la dégradation des forêts et l’extension des savanes. En effet, depuis le début des années 1990, les travaux basés sur la reconstitution des paléo environnements ont démontré que les variations millénaires du climat ont eu des répercussions sur la distribution des peuplements végétaux à l’échelle planétaires.
Dans les régions tropicales à climat actuellement humides en particulier, les successions de phase sèches et de périodes humides ont eu des impacts significatifs sur la distribution de la forêt dense et des savanes limitrophes. En Afrique en particulier, les études de paléo environnement ont démontré, que les savanes se sont largement étendues entre 3000 et 2000 ans BP à la faveur d’un assèchement climatique qui a touché toute l’Afrique de l’Ouest et Centrale. Les mêmes études attestent qu’à la suite d’une re-humidification du climat, intervenue depuis environ 1500 ans BP, la lente progression de la forêt en territoire de savane se poursuit spontanément jusqu’à nos jours. La progression au cours des dernières décennies est confirmée par des relevés botaniques et pédologiques, mais aussi par des analyses diachroniques basées sur des données de télédétection. Cette extension de la forêt sur la savane s’opère soit spontanément à travers l’implantation des recrûs forestiers en savanes, soit est accélérée localement par l’homme à travers la création des agro forêts, par prévention des feux de brousse. Au regard de l’extension des agro forêts et des recrus forestiers en savane, les enjeux environnementaux et socioéconomiques sont très importants en termes d’augmentation du stockage de carbone, d’amélioration de revenus des populations et même d’appropriation et de sécurisation foncières dans un contexte où l’on observe des inégalités de genre en matière d’accès et de contrôle de la terre. La réduction de ces inégalités de genre constitue pour autant une option pouvant permettre d’accélérer l’afforestation des savanes péri forestières au regard du rôle de la femme et des couches vulnérables dans les activités agricoles. Ils se posent aussi en termes de maintien d’une partie des savanes pour la diversité des paysages et la préservation des pâturages pour l’élevage bovin. Ces reforestations des savanes à partir des agro forêts constituent aussi une véritable opportunité pouvant permettre de renforcer la lutte contre le réchauffement climatique, étant donné que les émissions de GES par l’agriculture au Cameroun en 2010 étaient évaluées à 24 977 MtCO2eq (soit 63,82% du total du pays) et pourraient passer à 69 443 MtCO2eq (soit 66,59%) en 2035 selon les projections (MINEPDED, 2021). Le Cameroun s’est engagé lors de la COP21 à réduire de 32% son empreinte carbone à l’horizon 2035 par rapport au niveau de 2010 au tire de
la contribution déterminée au niveau national (CDN) ; ceci à travers, entre autres, l’intensification des activités de gestion durable des forêts et de conservation de la biodiversité afin de renforcer les puits de carbone. L’ambition du pays est de promouvoir une agriculture bas carbone, ce qui contribuera à réduire les émissions de CO2 liées au secteur agricole au seuil de 46 543 MtCO2eq d’ici 2035. Ce projet d’étude des processus de reforestation des savanes à partir des agro forêts au Centre Cameroun fait suite à l’appel à proposition de recherche du programme RESSAC financé par l’Union européenne et conduit par le Centre de recherche forestière internationale et le Centre international pour la Recherche en Agroforesterie (CIFOR-ICRAF) invitant les institutions à caractère scientifique et académique des pays d’Afrique centrale et d’Europe, ainsi que les gestionnaires des ressources forestières et environnementales d’Afrique centrale à se constituer en groupement et à soumettre des propositions de recherche au financement de RESSAC. L’UMR AMAP, ayant pour tutelle l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), le département de géographie de l’Université de Yaoundé I et la Commune de Ngomedzap se sont constituées en consortium dans le but de soumettre une proposition de recherche intitulée « reforestation et optimisation
des stocks de carbone à partir des agroforêts dans les savanes péri-forestières du centre-Cameroun ».
2. Domaines d’étude sollicités
L’appel à candidature s’adresse aux étudiant (e)s régulièrement inscrit (e)s en Master 2 dans l’une des disciplines suivantes :
géographie, sociologie, anthropologie, botanique-écologie, sciences de l’environnement etc.
3.Conditions d’éligibilité
Etre étudiant(e) régulièrement inscrit(e) en Master 2 ;Etre titulaire d’une licence ;Etre disponible pendant toute la durée du projet ;Maitriser l’usage de l’outil informatique ;La maitrise des logiciels de SIG et de traitement d’image est un atout ;Etre autonome et capable de travailler sous pression.
4. Les axes de recherche
Les candidats devront faire un choix parmi les sujets de recherche suivants :
Extension des agroforêts et dynamique de l’occupation du sol sur le contact-forêt savane ;Potentialités socio-économiques et de stockage de carbone de la forêt communale de Ngomedzap ;Les enjeux écologiques et socioéconomiques des systèmes agroforestiers à base de cacaoyers innovants ;Accès du genre à la propriété foncière et dynamique des agroforêts ;Extension des agroforêts et dynamique des stocks de carbone dans la mosaïque forêt-savane.
5.Composition du dossier de candidature
Les candidats intéressés doivent soumettre un dossier constitué des pièces suivantes :
Une lettre de motivation ;Une preuve d’admission en M2 ;Un projet de recherche de 2 pages maximum indiquant le sujet choisi et résumant la problématique, les questions,objectifs et hypothèses de recherche et la méthodologie ;Un curriculum vitae ;Une copie du diplôme ou de l’attestation de licence ;Les copies des relevés de note de L1 au M1.
COMMENT POSTULER ?
Les dossiers de candidatures en un seul fichier PDF devront être envoyés au plus tard le 20 février 2024 au Pr YOUTA HAPPIà l’adresse : [email protected] avec copie à Dr MOPI et Pierre COUTERON respectivement aux adresses [email protected] ; [email protected] avec pour objet candidature_projet_Ressac.
Seuls les candidats sélectionnés seront contactés pour le lancement des activités.
6.Financement
Les candidats sélectionnés devront bénéficier d’un accompagnement et d’un financement pour leurs recherches à travers les fonds RESSAC pour une durée de 6 mois.
NB : Les candidatures féminines sont fortement encouragées
Lire aussi: >> Recrutement et offre d’emploi à l’ONG TAMMOUNDE
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